Dans le Flou, une autre vision de l'art de 1945 à nos jours
Expositions ⸱ 18 août 2025
Musée de l’Orangerie, Paris 1er - Du 30 avril au 18 août 2025
Enfin un commissariat qui ose!
Mon avis général
J’ai toujours un peu peur des expos d’art contemporain où on est lâché sans aucun repère. Ma nature Vierge a besoin d’un peu plus de cartésien, j’en suis désolée. Et l’annonce de qui brode autour de “blablabla, on est au musée de l’Orangerie, les Nymphéas, les impressionnistes tout ça… Ce n’était pas le net, c’était le flou et du coup voilà, on a fait une expo autour du flou” ne m’a pas rassurée. Mais en même temps, il est vrai que la thématique attisait beaucoup la curiosité. Alors, j’y suis allée avec peu d’attentes pour ne pas être déçue…
Et j’ai été agréablement surprise. Le prétexte est saisi à bras-le-corps et devient un contexte très intéressant pour mettre en regard plusieurs œuvres qu’on n’aurait pas pu réunir autrement. Je regrette que la partie XIXe siècle soit aussi brève, mais finalement l’espace de l’exposition m’a semblé assez réduit, donc c’est peut-être simplement une question de place (et certainement que cela aurait été redondant avec les collections permanentes, mais en tant que grande originale, je ne me lasse jamais des peintures impressionnistes). J’ai trouvé la curation hyper soignée et efficace, la scénographie s’efface au profit des œuvres, mais j’ai trouvé sympa le clin d’œil à la thématique avec les quelques cloisons en textile tendu qui mettent en abyme, en rendant flou ce qui se passe derrière.
Ah oui, et pour finir, les citations mises en regard des œuvres, bien que très décontextualisées, étaient aussi très inspirantes, à prendre comme ça comme des notes de musiques.
”La valeur d’une image se mesure à l’étendue de son auréole imaginaire, […] autant dire qu’une image stable et achevée coupe les ailes à l’imagination” G. Bachelard (dans “L'air et les songes”, 1943)
Est-ce que je recommande d’y aller ?
Quand je poste cet article, l’exposition est sans doute déjà terminée. C’était bien sûr une bonne opportunité d’en profiter si l’on venait au musée de l’Orangerie pour voir les Nymphéas de Monet. J’avoue que si je ne regrette pas m’y être rendue (déjà parce que c’est gratuit pour les artistes-auteurs, ensuite parce que j’ai découvert plusieurs belles références que je n’aurai vues nulle pas ailleurs), je ne pense pas que c’était une exposition à voir absolument en 2025, surtout au vu de l’affluence qu’il y a au musée de l’Orangerie. Voili voilou.
La carte qui récapitule mes premières impressions sur l’expo
Sur le site officiel
“Les Nymphéas ont longtemps été regardés par les artistes ou étudiés par les historiens comme le parangon d’une peinture abstraite, all over, sensible, annonciatrice des grandes installations immersives à venir. En revanche, le flou qui règne sur les vastes étendues aquatiques des grandes toiles de Monet est resté un impensé. Ce flou n’avait pas échappé à ses contemporains, mais ils y voyaient l’effet d’une vision altérée par une maladie oculaire. Il nous semble aujourd’hui pertinent et plus fécond d’explorer cette dimension de l'œuvre tardif de Monet comme un véritable choix esthétique dont la postérité doit être mise au jour.” Musée de l’Orangerie
De 0€ à 12,50€
Gratuit pour les artistes-auteur
3 oeuvres de l’exposition “Flou” à découvrir
“Morphologie du Rêve #6”, Mame Diana Niang, 2021, Impression jet d’encre
“Sequoia National Forest, Californie, Etats-Unis, 27 septembre 2021”, série Brasiers, Léa Belloussovitch, 2023, Crayons de couleur sur feutre de laine
“Schwarze Sonne”, Otto Pienne, 1962-1963, Fumée et charbon sur toile (désolée pour le reflet)