Paul Poiret,
la mode est une fête

Je vais commencer par écrire que je ne connaissais pas du tout le créateur avant d’aller voir l’exposition, parce que c’est peut-être mon œil innocent qui a influencé mon jugement.
Je suis sortie de l'exposition avec un sentiment mitigé : celui d'être passée à côté de l'univers du créateur. La scénographie est géniale, mais elle est si puissante qu'elle éclipse le travail de Poiret, qui paraît terne, vieux et peu fourni à côté. Le postulat de son importance dans la mode est là, mais l'argumentation manque selon moi, les parties de l’exposition ne rendent pas son travail mémorable, alors qu’on voit en dessin qu’il a effectivement un regard décalé pour l’époque avec une forme de joie de vivre et d’humour à transmettre dans une période pourtant pas si drôle (Paul Poiret a vécu entre 1879 et 1944, il a donc vécu les 2 guerres.

Et ce n’est pas seulement que je n’apprécie que les créateurs contemporains puisque je suis allée voir l’expo Worth (1825-1895) que j’ai su apprécier.

La leçon de Direction Artistique : Le pouvoir de l'Illustration

L'exposition fait en revanche un travail incroyable pour mettre en valeur les artistes qui ont collaboré avec Poiret. C'est là que réside la vraie force de l'exposition.

L'accent mis sur les illustrateurs talentueux que Poiret a lui-même choisis, voire propulsés (André Edouard Marty, Paul Iribe, Charles Martin, Georges Lepape) et cela crée un univers graphique bien plus percutant que les robes elles-mêmes. Ce n'est pas un hasard si les goodies arborent les dessins !

Est-ce que je recommande d’y aller ?
Pour les passionnés d'illustration et d'Art Nouveau, oui, foncez voir le travail des illustrateurs. Pour les autres, bien que le MAD soit un musée que j'affectionne, le manque de matière et le déséquilibre de la scénographie peuvent laisser sur sa faim. Enfin, ça vaut toujours le coup de se faire son propre avis. (Je pense que les expos Iris Van Herpen et Schiaparelli ont mis la barre un peu trop haut).